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Influences

Comment en vient-on à écrire ?

Personnellement, c'est en lisant des œuvres de science-fiction, dont le détail est donné plus bas, qu'il me paraissait de plus en plus viscéralement nécessaire de créer mon propre monde, ma propre saga de science-fiction dans laquelle je voulais animer des personnages convaincants d'une part, et essayer de les faire évoluer dans un monde le plus réaliste possible.

Dans la liste des auteurs et autrices qui m'ont influencé·e·s, on trouvera donc des piliers de la Hard Science-Fiction, mais également des grands noms de la science-fiction généraliste et de la fantasy (mes deux genres de lecture de prédilection, et ça tombe bien car beaucoup d'auteurs écrivent à la fois des œuvres de science-fiction et de fantasy). Je les présente ci-dessous dans l'ordre chronologique (c'est-à-dire l'ordre dans lequel j'ai découvert les œuvres). Le temps qui nous est offert entre le moment de notre naissance et celui de notre mort étant limité, j'ai cependant renoncé à avoir une lecture exhaustive des productions littéraires. D'autant plus que lire est une activité que l'on doit nécessairement mettre en concurrence avec d'autres.

Exploration d'autrices et d'auteurs

Pendant longtemps, je n'ai pas vraiment été un grand lecteur, dévoreur de livres. Jusqu'à ma majorité, l'essentiel de mes lectures se bornait à la liste des ouvrages étudiés à l'école (dont quelques-uns m'ont laissé un souvenir tenace), si l'on met de côté quelques séries de BD grand public, dont l'une d'elles a déclenché quelque chose en moi : Machine qui rêve de Tome & Janry. Je crois que cet album a été ma première expérience de science-fiction. La première fois que j'ai cogité pendant longtemps (des mois, voire des années) sans savoir ce qui était arrivé au héros. Bien plus tard, je l'ai relu et j'ai beaucoup mieux saisi le cheminement des personnages jusqu'à la fin de l'album.

J. K. Rowling

Il y a eu quelques exceptions à la lecture exclusive des romans scolaires. Un jour, probablement à Noël 1999, j'ai reçu en cadeau Harry Potter et la chambre des secrets. Je l'ai lu et j'ai beaucoup apprécié. Je me suis donc procuré Harry Potter à l'école des sorciers et Le prisonnier d'Azkaban. Une fois cette trilogie lue, je n'ai pu m'empêcher de vouloir lire la suite. Cependant, La coupe de Feu n'était pas encore publié en français et j'ai donc dû me résoudre à attendre. Le rythme des publications en français de la saga Harry Potter m'a amené à lire ces livres au moment où j'avais l'âge des personnages principaux. En quelque sorte, j'ai évolué en même temps qu'eux. C'était la première fois que je vivais une lecture addictive de romans, alors que parallèlement je n'étais pas très bon en cours de Français et les œuvres proposées par les enseignant·e·s avaient souvent du mal à m'imprégner. L'œuvre de J. K. Rowling m'a permis d'entrouvrir la porte de la Fantasy.

Bernard Werber

Ma mémoire me fait défaut pour retenir les dates exactes, mais je dois quand même pouvoir donner une chronologie générale. Je ne me souviens donc plus quel âge j'avais lorsque je me suis mis à lire un nombre important de livres de Bernard Werber. Cet auteur français était surtout connu pour sa trilogie des fourmis, et j'ai enchaîné les thanataunautes et le cycle des dieux. Ancien journaliste scientifique, Werber semble aimer placer des détails scientifiques dans ses œuvres. Personnellement, je n'ai pas trouvé ces interventions scientifiques très pertinentes, mais par contre j'ai adoré la manière de raconter de l'auteur. J'ai compris grâce à lui que pour faire passer des messages scientifiques dans une fiction, il fallait captiver le lecteur par une histoire prenante. Pour moi il est un auteur de Fantasy incontournable.

Isaac Asimov

Plus tard, quand j'étais étudiant en Licence de chimie, je me suis mis à travailler comme intérimaire dans l'industrie lors des vacances d'été et de janvier (les pauses entre les semestres d'études). Le but était d'amasser un peu d'argent pour m'acheter un appareil photo numérique. Lors de ces missions d'intérim, j'ai fait plusieurs rencontres intéressantes, dont celle de « Ducat'man ». C'était un gars un peu déjanté, passionné de Ducati, qui lors d'une de nos nombreuses conversations éclectiques m'a parlé de l'œuvre Fondation d'Isaac Asimov. Jusqu'alors, je n'avais jamais entendu parler de cet auteur, prof de chimie d'une université américaine, machine à écrire humaine, créateur du mot robotique. La saga Fondation d'Asimov a été ma porte d'entrée dans le monde de la science-fiction. J'ai beaucoup aimé l'intention d'Asimov de placer les robots dans une posture pacifique. L'un des messages clairs d'Asimov dans son œuvre, c'est que les robots ne doivent pas nécessairement se comporter comme des monstres de Frankenstein se retournant contre leurs créateurs. Je vous laisse imaginer ce qu'aurait pu penser Asimov de « l'adaptation » de son œuvre au cinéma dans le film I, robot.

J. R. R. Tolkien, G. R. R. Martin & David Gemmel

Même si j'adore la hard science-fiction, une part non négligeable de mes influences reste ancrée dans la Fantasy : Tolkien (Le seigneur des anneaux, le Hobbit), G.R.R. Martin (A Song of Ice and Fire, Feu et sang), David Gemmell (Troie, Le lion de macédoine, Légende).

Tolkien a incontestablement un style incontournable. Les mots coulent comme de l'eau, sans résistance, sans accroc. Ses phrases sont chantantes. Ses mondes sont merveilleusement décrits. L'ambiance de ses œuvres possède une petite étincelle d'ingénuité, qui n'apparaît pas du tout dans la fresque sombre dépeinte dans les adaptations cinématographiques. Lire des textes de Tolkien donne de l'espoir. Pas pour l'histoire décrite, mais par la manière dont elle est écrite.

Dans la saga A Song of Ice and Fire, dont le premier tome s'intitule A game of Thrones, Georges Martin utilise une technique d'écriture qui m'a particulièrement marquée : changer le point de vue du narrateur à chaque chapitre, pour adopter celui d'un personnage particulier. Comme le monde décrit par l'auteur est immense, j'ai trouvé que c'était dur de digérer la première centaine de pages, car on est immédiatement plongé dans un enchevêtrement complexe de personnages, mais dès que son œuvre nous devient familière alors le piège de la lecture se referme sur nous et il est difficile d'en sortir !

Philip Pullman

La double trilogie imbriquée À la croisée des mondes et La trilogie de la poussière, constitue une œuvre à part qui mêle à la fois de la fantasy et des concepts scientifiques. La poésie dans la science est ce que j'ai aimé chez Philip Pullman.

Douglas Adams, Andy Weir et Richard Morgan

D'autres auteurs, pas forcément très lus en dehors des fans de science-fiction, m'ont particulièrement impressionné. Douglas Adams et son mythique Guide du voyageur (autostoppeur) galactique. Rien que le début de chapitre qui décrit la vie des Olgarooniens (Chapitre 9 du Tome Le Dernier Restaurant avant la Fin du Monde) est une pépite en soi.

Andy Weir dans seul sur mars et Artémis nous dévoile de la vraie hard science-fiction, où rien n'est laissé au hasard (il y a très peu d'incohérences). Quand au Projet dernière chance, quel vertige dans ce space opera sur fond de premier contact !

Carbone modifié de Richard Morgan traite d'un sujet tout à fait intéressant : le transfert d'esprit. C'est l'un des sujets phares de la science-fiction qui m'a poussé à écrire. Peut-être entendrez-vous parler de ce thème dans mes œuvres.

Liu Cixin et Greg Egan

Vous allez penser que je suis fanatique des auteurs qui ont une formation scientifique (c'est peut-être un peu vrai...). Toujours est-il que pour moi, la trilogie Le problème à trois corpsLa forêt sombreLa mort immortelle est un chef-d'œuvre.

Quand on parle de Greg Egan, mieux vaut avoir les neurones disponibles. Ce monument de la Hard Science-Fiction est exactement le genre de lecture qu'il me fallait. L'ayant découvert tardivement, je n'ai exploré que le recueil de nouvelles Axiomatique. C'est déjà un bon point de départ pour pas mal de réflexions. Je garde le reste pour des délectations futures.

Pierre Bordage, Ursula K le Guin et Becky Chambers

Je ne saurais trop remercier les gens qui font vivre des festivals de littératures de l'imaginaire en France, en particulier les Imaginales à Épinal. La première fois que j'y suis allé, je me sentais tout de suite dans mon élément : il existait enfin un endroit sur Terre peuplé de personnes qui partageaient les mêmes intérêts que moi. Ces manifestations sont des sources d'inspiration et de découverte sans borne. C'est là-bas que j'ai découvert des pans entiers du monde humain qui contribue à nourrir la science-fiction, en rencontrant en chair et en os des autorités comme Pierre Bordage (sacré personnage) ou en découvrant lors de conférences le travail de défunts piliers du domaine comme Ursula K le Guin (un roman comme La main gauche de la nuit a une résonance particulière quand on le lit 53 ans après sa publication).

Becky Chambers est une autrice pour qui j'éprouve beaucoup de sympathie. J'aime son amour pour la science, son optimisme, et son affranchissement des règles. Lire Becky Chambers, c'est s'autoriser à croire en l'humanité.

Philip K Dick

Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? C'est une excellente question dont vous ne trouverez pas la réponse dans le livre du même nom. La lecture du livre qui a été adapté au cinéma sous le titre Blade Runner a été une révélation. Quelles réflexions intéressantes sur l'empathie ! Et comme l'adaptation au cinéma avec Harrisson Ford est passée complètement à côté des enjeux du livre !

On dira ce que l'on veut d'Ubik : pour moi, c'est une œuvre qui montre surtout que Dick n'avait pas la lumière à tous les étages (mais si l'on se penche un petit peu sur sa biographie, on ne peut que louer sa capacité à boucler des œuvres littéraires dans le contexte de sa vie pour le moins chaotique). Ubik serait-il une introspection dans l'esprit de son auteur ? C'est tout de même une belle critique de notre société capitaliste, et le style d'écriture est à la fois intéressant, bizarre et amusant.

Arthur C. Clarke et Kim Stanley Robison

L'univers que j'ai créé, ou l'intention d'écriture, ou les deux, se rapproche beaucoup de ce qu'Arthur C. Clarke et Kim Stanley Robinson ont écrit, respectivement dans le cycle de Rama et dans Aurora. Heureusement pour ma santé mentale, j'ai découvert ces œuvres tardivement (lors des dernières phases de correction du Destin de Libellule). C'est donc un chemin narratif et de création d'univers totalement indépendant que j'ai suivi, et on peut étudier de façon intéressante les ressemblances qu'il peut y avoir, et les différences également, dans les choix techniques entre les trois œuvres.

Chemin restant à parcourir

Je suis conscient de n'avoir lu qu'une partie des auteurs majeurs de science-fiction. En effet, je n'ai pas cité ici Dan Simmons ni Frank Herbert. J'ai bien tenté de lire Dune, mais j'ai eu du mal à maintenir ma lecture. Concernant Hypérion, ce nom m'a toujours fasciné, et il faudra un jour que je saute le pas.